Billet n° 1

    Aujourd’hui, grâce à l’évolution technologique, nous ne communiquons plus d’un endroit à un autre, mais bien directement, de personne à personne. J’habite présentement seul en appartement et je n’ai pas de téléphone résidentiel, mais à quoi bon? Avec un bon forfait de téléphone cellulaire à petit prix et grâce à la qualité des téléphones cellulaires actuels, pourquoi irais-je m’endetter d’une autre facture chaque mois? Évidemment, tout le monde s’entend pour dire qu’un téléphone mobile est très pratique et qu’il est presque devenu impensable de ne pas en avoir un, du moins pour les urgences. Mais quelles urgences? Tout le problème est là, je crois. Autant le cellulaire était, il y a une dizaine d’années, un objet de luxe, autant il est aujourd’hui un luxe, en termes de qualité de vie, de ne pas en posséder un.

 

Je me rappelle qu’en 5e secondaire, il y a environ 5 ou 6 ans, mon père m’avait acheté un cellulaire; j’étais alors le seul de ma classe en avoir un. Vous ne me croirez peut-être pas, mais on riait de moi avec mon téléphone mobile, on me demandait à quoi cela pouvait bien me servir et j’ai rapidement cessé de l’apporter à l’école. Quelques années plus tard, tout le monde en avait un et, aujourd’hui, je vous mets au défi de trouver un élève de cinquième secondaire qui n’en a pas. En effet, le nombre d’abonnements à la téléphonie mobile a augmenté de 600 % en 12 ans, passant de 1 milliard en l’an 2000 à plus de 6 milliards en 2012. C’est ce qu’on appelle créer un besoin! (Inconnu, 2012 : En ligne)

 

Aujourd’hui, à 23 ans, je suis une personne trop facile à rejoindre. Sur le même appareil, on peut m’appeler, m’envoyer un message texte, m’écrire un courriel, me « Wizzer » sur MSN ou encore communiquer avec moi via Facebook. Je suis esclave de mon Galaxy S 2. Il était une source de conflit perpétuel avec mon ancienne fréquentation. J’avais estimé que je n’avais ni plus ni moins que 15 minutes pour répondre afin d’éviter le drame. Tu n’as littéralement plus le droit de ne pas répondre! Toutes nos activités sont maintenant entrecoupées de conversations virtuelles en tout genre : je dors avec mon téléphone ouvert, j’interromps de vraies conversations afin de répondre à un appel, je mets ma vie en danger au volant pour répondre à des messages textes qui auraient très bien pu attendre. Mon téléphone est un ami capricieux qui a besoin de beaucoup d’attention et de toute ma disponibilité! Nous nous sommes nous-mêmes enfermés dans cette cage virtuelle et nous avons jeté les clés… Même l’inventeur du téléphone Alexandre Graham Bell n’aurait jamais pu imaginer le monstre technologique qui allait finalement découler de son invention.

 

Il détruit également mes soirées entre amis et empêche mon épanouissement, car il y en a toujours un, que ce soit moi ou un autre, qui entretient une conversation par message texte avec quelqu’un d’absent à la soirée. En général, cette personne est une fille, car, oui, les femmes sont les championnes toutes catégories des messages textes. Il est difficile d’envisager de vivre ce fameux « moment présent » quand tu reçois ta facture d’internet Vidéotron sur ton téléphone mobile au beau milieu de la rivière Jacques-Cartier…

 

Par ailleurs, en plus de nous contraindre à rester connectés aux autres, le téléphone mobile nous submerge aujourd’hui de publicité, qu’on le veuille ou non. Il est souvent même impossible de les ignorer, au risque de ne pas avoir accès à l’information désirée. Les annonceurs raffolent de cette nouvelle plateforme qui regorge, selon eux, de multiples qualités : « Il est à la fois un média intime (60 % des abonnés jugent qu’il est plus grave de perdre son téléphone que ses clés ou son portefeuille), un média de masse (des centaines de millions de propriétaires de portables dans le monde) et un média omniprésent (à portée de main du consommateur en moyenne pendant 16 heures par jour). » (Dagenais, 2011 : 450)

 

Le téléphone nous condamne à communiquer. En plus, nous n’avons même plus la possibilité de nous étouffer avec le fil : maudit téléphone sans fil!

Mon téléphone sonne, je dois vous quitter.

À une prochaine réflexion!

 

 Bibliographie:

Dagenais, Bernard. 2011. LA PUBLICITÉ : STRATÉGIE ET PLACEMENT MÉDIA Ou comment choisir la campagne multimédia la plus efficace. Québec. Presse de l’Université Laval,  542p.

Inconnu. 2012. Près de 75 % de la population mondiale a accès à un téléphone portable. URL:http://techno.lapresse.ca/nouvelles/mobilite/201207/17/01-4551419-pres-de-75-de-la-population-mondiale-a-acces-a-un-telephone-portable.php

 

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