Billet n° 5

Soyons francs, je déteste la notion de liberté. Liberté, liberté, on n’entend que ça. Mais « Au nom de la liberté, doit-on tout permettre sur Internet? » Je dévirais radicalement la question en rétorquant : mais quelle liberté? Nous sommes cloisonnés par les médias de masse. En effet, ces médias sont un immense terrain de jeu économique, où nous sommes emprisonnés; peu importe la grandeur de notre cage, il est définitif que nous y sommes enfermés. Nous vivons dans une prison d’information à ciel ouvert, aux barreaux invisibles donc infranchissables. Nous sommes libres de nos mouvements, prisonniers dans nos têtes! Comme le disait si bien J.W. von Goethe : « Nul n’est plus désespérément esclave que ceux faussement convaincus d’être libres. »

« Mon opinion : une bouteille à la mer entre une vague et des rochers. » -El Matador

Désolé, je m’emporte légèrement comme vous aurez pu le constater. Revenons à nos moutons (moutons que nous sommes, d’accord j’arrête); je crois qu’il faut prôner une liberté totale sur Internet, bien qu’il soit utopique, ne serait-ce que d’y penser. Cependant, il est vrai qu’Internet est le média le plus transparent d’entre tous, car « Avec Internet, le contenu est créé davantage par le citoyen/consommateur. » (Dagenais. 2011: 434) Il est d’une extrême importance de le conserver ainsi. Internet est le dernier rempart de ce qu’on peut appeler la liberté d’expression. N’y touchons pas! Au diable les limites et la moralité à deux cents. Je suis de ceux qui croient encore que tout se dit, et que tout doit se dire. L’écrivaine d’origine hongroise Christine Arnothy y va d’une déclaration-choc : « La moralité est faite pour les pauvres. Pour les mieux tenir. » Il ne faut surtout pas établir des lois relatives à Internet trop rapidement. Nous pourrions en payer le prix plus tard. Ne précipitons rien. À titre de comportement à adopter, les Allemands ont vécu un dilemme moral quant aux camps nazis de la Deuxième Guerre mondiale. Valait-il mieux les détruire ou les préserver pour l’histoire? Ne sachant quoi faire et ne voulant pas vivre un éventuel regret, ils ont simplement décidé de les enterrer pour permettre aux futures générations allemandes de décider par elles-mêmes. Sage décision. Faisons de même avec Internet; ce média est encore jeune, laissons le grandir, et ce, sans tutelle. Je ne veux pas d’un arbre banal qui pousse droit parmi les autres arbres. Je préfère un arbre imparfait certes, mais qui aspire à toucher le soleil de ses branches. Un média criant de vérité, un bourgeon de vie dans cette forêt médiatique enflammée de mensonges.

Bibliographie :

Dagenais, Bernard. 2011a. LA PUBLICITÉ : STRATÉGIE ET PLACEMENT MÉDIA Ou comment choisir la campagne multimédia la plus efficace. Québec. Presse de l’Université Laval,  542p.

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